#CochetBrunschvicg 23 l’étude chronologique d’une philosophie et le Présent internel de la Réflexion

#CochetBrunschvicg 2 : genèse du plan vital-ontologique

#CochetBrunschvicg 3 : les deux aspects de l’immanence

Page 11 du «  commentaire sur la conversion spirituelle dans la philosophie de Brunschvicg » après que Marie Anne Cochet ait évoqué Page 10 les problèmes de vocabulaire : « Intelligence » ( le mot grec « noûs » ) (« savoir réfléchi »)serait pour elle préférable à « esprit » et « atemporel » à « éternel » que je remplace ici par « internel » .. en somme « esprit » (Intelligence) et « internel » font référence au plan internel de l’Idée et à sa dualité avec le monde, dont le mathème (modèle mathématique ) est la dualité de Cat et de Set ou de (∞,1)Cat et de Spaces en tant qu’∞-catégories :

#ScienceInternelle 19 : recherches sur l’Idée de #Dieu qui est Dieu: ∞-catégorie des ∞-catégories

#HigherToposTheory 11 : L’analogue du 1-topos Set pour la théorie des ∞-catégories : l’ ∞-catégorie “Spaces”

Page 11 donc :

« Connaître une philosophie, c’est là réfléchir le plus exactement qu’il se peut, c’est à dire l’étudier dans un double mouvement. La parcourir chronologiquement, dans ses démarches successives, du début à la fin, l’agir;puis revenir lentement de la fin au début, en réfléchissant les articulations les unes dans les autres, les intégrant régressivement de proche en proche donc, la réfléchir . Il ne s’agit pas ici d’en inverser le sens mais de maintenir présente l’oeuvre totale dans chacune de ses articulations, de même qu’une symphonie, une fois connue, est implicitement contenue dans chacune de ses phrases mélodiques. Telle est justement la conversion du temps chronologique, résultant de la succession des démarches logiques ou mélodiques, au présent éternel qui les contient toutes en chacune d’elles. Faute de comprendre ce rapport et d’accomplir ce travail, des inepties sont dites, écrites et même hélas enseignées »

Ce qui est opposé ici et mis en dualité c’est la compréhension unitive, ce qui est appelé ici Un, et la compréhension selon le monde et sa temporalité , ce qui est appelé ici pensée ontologique ou pensée-En-Être

Pensée selon l’être et pensée selon l’Un : ensembles, catégories, topoi, foncteurs

Seule la pensée -selon -l’un permet de « voir Dieu » ( de comprendre l’Idée de Dieu )

« Dieu ne naîtra pas d’une intuition tournée vers l’extérieur comme celle qui nous met en présence d’une chose ou d’une personne. Dieu est précisément ce chez qui l’existence ne sera pas différente de l’essence ; et cette essence ne se manifestera que du dedans grâce à l’effort de réflexion qui découvre dans le progrès indéfini dont est capable notre pensée l’éternité de l’intelligence et l’universalité de l’amour. Nous ne doutons pas que Dieu existe puisque nous nous sentons toujours, selon la parole de Malebranche, du mouvement pour aller plus loin jusqu’à cette sphère lumineuse qui apparaît au sommet de la dialectique platonicienne où, passant par dessus l’imagination de l’être, l’unité de l’Un se suffit et se répond à soi-même. Méditer l’Être nous en éloigne ; méditer l’unité y ramène. »

C’est le sens du verset biblique bien connu :

http://saintebible.com/exodus/33-20.htm

« L’Eternel dit: Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre.« 

L’Idée de Dieu ne naîtra pas d’une intuition tournée vers l’extérieur comme celle qui nous met en présence d’une chose ou d’une personne sur le plan vital, dans le monde. L’ Idée de Dieu , la plus haute de la Science Internelle, la plus nécessaire pour mener une existence vraiment humaine, sera découverte par la pensée-selon-l’un . Seulement le grand danger est ici que cette Idée soit confondue naïvement avec celle d’un Être qui est, qui existe, comme dans les religions. Et ce danger s’appelle fanatisme et terrorisme islamique.

« La proposition génératrice de l’athéisme : Dieu est »

Les véritables athées sont les « croyants » du « Dieu véritable », ceux qui croient que Dieu « existe » et réclame de l’humanité sa soumission.

Les lignes de Mme Cochet ci dessus évoquent la notion mathématique d’adjonction, qu’il ne faut pas confondre avec « inversion ». Or la théorie des catégories est le cadre mathématique idoine pour la définition de la notion de dualité comme adjonction:

https://ncatlab.org/nlab/show/dual+adjunction

https://ncatlab.org/nlab/show/duality

J’ai déjà parlé du livre « Natural dualities for the working algebraist « :

http://www1.chapman.edu/~jipsen/luatcs99/info/davey.html

https://books.google.fr/books?id=vvfWMVYQS9YC&pg=PR10&lpg=PR10&dq=natural+duality+for+the+working+algebraist&source=bl&ots=fVDjFF08TE&sig=BKvA__iLgvcwG2_1Kv71QgIM7RI&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwieoPuin4_cAhXLaRQKHcB1AcYQ6AEwBHoECAMQAQ#v=onepage&q=natural%20duality%20for%20the%20working%20algebraist&f=false

Les articles non mathématiques abondent sur ce thème :

http://highexistence.com/the-nature-of-duality/

https://www.quora.com/What-exactly-is-the-duality-of-human-nature

Même dans le film de Kubrick « Full metal jacket «  « guignol » (« Joker ») fait allusion à la « dualité de l’homme » chez Jung en portant un signe pacifiste sur son treillis de Marine « born to kill «  :

la dualité est simplement comprise ici comme une contradiction, et c’est bien ainsi que l’envisage le « gradé «  qui passe un savon à « Joker ».

Je fais l’hypothèse ici que c’est la mathématique (la théorie des catégories) qui permet de comprendre la véritable signification de la dualité , fondamentale du point de vue de ce blog puisque c’est une dualité,entre plan vital et plan internel, appelée « Ouvert » qui est à la base de la réalité :

A propos de ce blog: plan vital et plan spirituel en leur dualité qui est l’Ouvert

Cette dualité est celle qui est décrite en termes philosophiques par Mme Cochet entre « réflexion «  et «  action » dans les lignes ci dessus, mais c’est aussi la dualité entre l’être et l’un qui est l’objet de la thèse de Frank Jedrzejewski « Diagrammes et catégories «  :

Thèse de Frank Jedrzejewski : diagrammes et catégories

« L’un est dual de l’être » et cette dualité n’est autre que celle de l’Ouvert qui est cruciale ici . Un dernier lien mathématique qui semble intéressant :

Click to access workshop-Priestley.pdf

Et oppose deux sortes de dualités.

J’y reviendrai .

Une vue naïve de la dualité entre « monde spirituel «  et « monde sensible » est celle de l’anthroposophie, lorsque Rudolf Steiner parle d’une « écriture dans le monde spirituel «  qui est simplement celle du monde mais en ordre inversé (mêmes lettres , mêmes mots mais en sens inverse):

Click to access Seuil_Monde_Spirituel_RS_OG_1923.pdf

Il y a des choses très justes dans cet écrit , par exemple page 30 sur 52 :

« pour l’homme , l’amour est le fruit le plus important de sa vie dans le monde sensible. En pénétrant l’essence de l’amour, de l’altruisme, on saisit le procédé par lequel, dans sa vérité, le spirituel se manifeste dans le monde sensible »
l’altruisme n’est pas l’humanitarisme des associations pro-migrants, je suis convaincu que Steiner, s’il vivait aujourd’hui, serait le premier à le dire. L’humanitarisme va contre toute humanité et tout humanisme.
Rudolf Steiner est précieux, en tant que celui qui a écrit « La liberté de penser et les mensonges de notre époque »:

Click to access 139951047866261.pdf

Il a des problèmes avec la « bien pensance » moderne, accusé de racisme, d’occidentalocentrisme (ou même de « germanocentrisme ») voire d’antisémitisme , tout un tas de vilaines casseroles attachées à la queue (lol) , et les critiques adressées ici à l’anthroposophie n’ont rien à voir avec ça, de même que les critiques contre la kabbale n’ont rien à voir avec de l’antisémitisme : de même, je réprouve les tentatives d’assimiler la pensée de Heidegger au nazisme, tout en n’étant pas heidegerrien , puisque j’afmire Descartes. Il faut tâcher d’être un minimum cohérent , ce que n’était pas Hitler qui pensait que la théorie du « feu et de la glace «  (Horbiger) et celle de la terre creuse , qui se contredisent, pouvaient être vraies toutes les deux.

http://humanisme.canalblog.com/archives/2007/07/29/5751749.html

Mais contre Rudolf Steiner j’affirme ceci : le monde spirituel n’est pas « habité » par des êtres, mais par des Idées . Et ce qui empêche l’âme , la conscience, d’y entrer n’est pas un prétendu « Gardien du Seuil «  qui n’est qu’une fumeuse rêverie d’un homme obnubilé par les théories fantasques de « l’occultisme » , mais l’incapacité à comprendre la nature de la dualité ( c’est à dire l’adjonction ) qu’elle transforme naïvement en inversion . Il est vrai et juste de dire que c’est le renforcement de la moralité ( dans l’amour) qui permet ce que l’anthroposophie appelle la « clairvoyance » , à condition de ne pas confondre l’Agapé véritable amour avec l’Eros:

L’amour-Agapé est une Pensée

L’amour est un crime parfait (2013)

L’internité est amoureuse des travaux du temps

mais cette moralité renforcée n’est autre qu’une intellectualité renforcée dans la capacité au vrai qui n’est pas adaptation à une « vérité » préalablement donnée et extérieure, mais création et invention , selon des lois logiques certes , alors que dans l’occultisme fantasque on ne rencontre que l’invention d’imaginations déréglées

The Master: You be the Captain, I’ll be Nothing

Le véritable inspirateur du « Maître » (qui invente au fur et à mesure tout ce qu’il prétend « découvrir » dans le « monde spirituel » ) dans le film extraordinaire de Paul Thomas Anderson « The Master » n’est pas Lafayette Ron Hubbard ( un pauvre type sans aucune culture) mais Rudolf Steiner .
Et le disciple de la secte Freddie Quell n’est rien qu’un pauvre homme alcoolique, qui sculpte des formes féminines dans le sable de la plage , et croit trouver dans les théories fumeuses du « Maître » des vérités grâce auxquelles il pourra prendre sa revanche sur un monde qu’il refuse parce qu’il « ne lui accorde pas sa vraie place : au sommet de la hiérarchie « 

Paul Thomas Anderson : The Master (2012, vf)

Le lien pour voir le film ne fonctionne plus, mais celui ci marche :

https://m.ok.ru/video/226775337659

C’est peut être une confusion analogue qui se cache derrière ce phénomène kabbalistique dans le Zohar :

http://www.digitoworld.com/HIERARCHIE/MM/la-doctrine-secrete-vol-5/251-section-xxii-le-zohar-au-sujet-de-la-creation-et-des-elohim

http://soued.chez.com/secret.htm

#ScienceInternelle Le passage du Zohar sur MY et MA dont je parle dans l’article précédent sur le film de Terry Gilliam

https://www.kabbale.eu/zohar-i-1a-2b-genese/

« Il souhaita ainsi révéler cet édifice caché (les 7 séfirot) et lui donner un nom et, pour cela, il se para d’un vêtement précieux et créa “éleh”, ceux-ci. Ensemble “My” et “Eleh” donnèrent “Elohim”, dieu. Binah ne fut appelée Elohim que lorsque les 7 séfirot suivantes en émanèrent. »

C’est à dire que « Mi bara eleh «  ( qui a créé cela ? ) dans Isaïe :

http://saintebible.com/isaiah/40-26.htm

est lu sur le mode affirmatif, et non plus comme question, comme :

«  Mi a créé cela (eleh ces choses) »

« On peut poser des questions sur Qui=My ?, même s’il s’agit d’un domaine caché, non encore révélé, mais au-delà, on ne pose même plus la question.
A l’autre bout de l’Arbre de Vie, nous avons une autre question, Quoi ?= Mah ?
Il s’agit de la fille de Binah, la Shékhinah, qui réside dans l’attribut du Royaume ou Malkhout, auprès des hommes.
Qu’est ce qui les distingue ? A partir du “My ?” secret on peut poser des questions (2), niveau après niveau, jusqu’à demander Quoi ? Mah ? Que savez-vous ? Qu’avez-vous trouvé par cette recherche ? Plus on approfondit, plus il y a des choses à chercher. »

c’est à dire que Mi devient un Nom divin , celui du « Dieu caché »
puis

מי ( Mi ) devient par inversion ים (Im ) qui accolé après le mot Eleh אלה

Donne Elohim :

אלהים

Là encore, si cette explication est juste, l’inversion pure et simple serait confondue avec l’adjonction contrairement à la précision de Marie Anne Cochet :

« Il ne s’agit pas ici d’en inverser le sens, mais de maintenir présente l’oeuvre totale dans chacune de ses articulations « 

Qui n’exprime rien d’autre que la lecture unifiante , où la totalité de la symphonie est retrouve dans chacune des parties , des « phrases mélodiques »

Page 13

« C’est ainsi que l’on trouve une philosophie un objet d’études, une source de connaissances qui ne sont point spécialement son système ni ses conclusions, mais le mouvement interne de l’esprit qui s’est exprimé par elle. La connaissance intégrale dont il s’agit ici n’est pas plus attachée au sujet qu’elle n’est dépendante déc l’objet. Mouvement libre de l’esprit, qui crée son champ d’expérience par son acte même, elle réside en l’intervalle qui unit l’objet au sujet, et s’exerce entre les deux termes, auxquels elle confère la réalité intellectuelle. Ce mouvement spirituel s’établit, pour la conscience qui le conçoit, par la position du présent éternel, acte de la réflexion, seule opération spirituelle que nous connaissons qui nous permet de contempler, mesurer, comparer et déterminer l’incessante opération qui lie, par son rythme intrinsèque, le terme connaissant au terme connu, et revient du terme connu au terme connaissant, intégrant ses démarches successives dans l’acte unique de la connaissance »

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